Selon les premières réponses de notre questionnaire, La Rochelle serait la ville moyenne la plus cool de France. L’océan, le micro-climat, les Francofolies, etc. Le problème quand on est la ville moyenne la plus cool de France, c’est que tout le monde veut venir.

 

La Rochelle et sa région : les mots-clés en 2014

 

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État des lieux prospectif

 

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LA ROCHELLE 2030

Comme chaque année, Golf Sénior Magazine publiait son classement des villes les plus agréables à vivre pour ses lecteurs. Au sommaire : La Rochelle, la plus grande chute du classement. 16 places de perdues pour la ville des Francofolies ! A l’annonce du classement, une grande sauterie fut organisée à la mairie. Le pineau coula à flot pour fêter la réussite de la politique de répulsivité mise en place depuis 2015. Rappelons nous.

2015. Tous les voyants étaient au vert. Tout le monde voulait vivre à La Rochelle, l’une des villes préférées des Français. Les élus n’avaient qu’une seule mission, organiser l’accueil toujours plus important de nouveaux candidats à l’installation. Mais comme la place manquait, les terrains pas chers n’existaient plus et les emplois ne suivaient pas, le maire pris une première décision symbolique : non, ils n’accepteront pas la venue d’IKEA dans leurs zones commerciales. IKEA n’aura qu’à s’installer à Niort. « Avec Ikea à Niort, cela donnera au moins une bonne raison annuelle d’aller dans cette ville remplie d’assureurs! » Pas de meubles pourris et d’embouteillages le samedi à La Rochelle.
Cette même année 2015, les refus établis par la mairie furent nombreux :
– non aux résidences hôtelières pour vieux riches;
– non au projet du plus grand complexe d’opticiens et d’audio-prothésistes du pays;
– non au projet d’auditorium;
– non au projet de clinique privée.

La stratégie derrière ces refus était claire. La Rochelle restait une ville populaire, que ce soit au niveau des emplois ou de ses évènements. Elle ne pouvait plus supporter la hausse des prix de l’immobilier provoquée par l’arrivée de retraités toujours plus aisés. Il fallait repousser ceux qui pouvaient empêcher les travailleurs rochelais de vivre dans leur ville. Il fallait également innover pour loger le plus grand nombre. Et dans ce domaine, encore une fois, La Rochelle se trouva à la pointe avec une initiative majeure. Transformer le port de plaisance des Minimes en résidence étudiante géante. 11 000 étudiants et 6 000 bateaux qui restent à quais 300 jours par an ? Faisons vivre les étudiants dans les bateaux du port pour un loyer réduit. Résultat, en 2020, 5 000 bateaux de plaisance servaient de studio pour les étudiants en dehors de la saison estivale. 5 000 appartements en ville furent remis sur le marché, entraînant une chute des prix à la location. En 2022, l’agglomération alla encore plus loin en transformant un ancien paquebot en campus mobile : 1 000 chambres, des milliers de m2 de salles de cours et de détente. Le La Rochelle Campus Mobile constituait une nouvelle référence de la formation française, d’autant plus qu’il naviguait en mer 4 mois par an.

Bien sûr, dans le monde de l’attractivité, les pièges étaient nombreux. Ce nouveau mode de vie maritime attira les pseudo-artistes de la France entière. Dès 2021, La Rochelle était sous la menace des classes créatives les plus invasives. Des artistes numériques 3.0 aux spécialistes en pop-up événementiel, ils étaient prêts non seulement à refaire monter le prix de l’immobilier mais également à mettre en danger la culture populaire rochelaise. L’arrivée de lecteurs de Vice, des Inrocks ou autre Technikart coïncida avec la montée en puissance de critiques envers la programmation des Francofolies ou du Festival des web-fictions. « Variétoche de merde », « productions culturelles faciles », « artistes NRJ Hit ». Les ondes négatives étaient de plus en plus pesantes et la collectivité souhaita réagir un grand coup à l’annonce d’un projet indépendant de musiques minimales afro/tech monté par un collectif d’artistes plasticiens / gérants de magasins de vêtements. Pour chasser des gens qui se veulent précurseurs, rien de mieux que de les faire passer pour des gens comme tout le monde. La mairie annonça à grands renforts de presse qu’elle soutenait ce spectacle underground, qu’elle les aiderait financièrement grâce à de nombreux partenaires locaux (Crédit Agricole, Ouest France, NRJ). Elle placarda des affiches mettant en scène des personnes âgées et des enfants écoutant de la minimal afro/tech, avec comme slogan : « cet été, soyons tous underground grâce au Crédit Agricole ». Réussite totale. L’évènement fut un succès populaire. Les classes créatives, dégoûtées, reléguées au rang de simple consommateur lambda, quittèrent la ville vers une destination plus prometteuse en subventions publiques pour la réhabilitation de logements dégradés. Encore une menace écartée par les puissances publiques.

Dernière menace, la plus insidieuse, la plus dangereuse pour les prix de l’immobilier et la paix sociale : les retraités franciliens. Ils continuaient d’affluer en Charente-Maritime, déstabilisant le marché immobilier local. Pour les chasser, une seule solution : les faire chier. Leur rappeler la vie parisienne, le bruit, le bordel, la saleté. La municipalité autorisa l’ouverture des bars jusqu’à 4 heures du matin. Elle accentua ses capacités d’accueil touristique les mois d’été. Elle freina le nettoyage des rues. Elle ne répondait plus à leurs plaintes et leurs menaces. Tout était bon pour les dégoûter de La Rochelle. Bien sûr, le combat sera encore long mais chaque article négatif sur la ville était une petite victoire. Une victoire pour que chaque rochelais puisse, en 2030, se loger dans ses moyens et affirmer haut et fort, sans craindre les remarques acerbes d’une personne qui s’habille chez The Kooples : « oui, j’aime M et Shaka Ponk ! »

 

Le projet

 

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La Rochelle, son port, ses bateaux, ses étudiants :

 

Web

 

 

 

Témoignages

« La festival de la télé-réalité a été un échec. Mais je compte bien me relancer avec le festival du vidéo-blog cette année. Cyprien m’a promis de venir. »
Brandon, spécialiste en évènementiel à La Rochelle. 2 Septembre 2017

« Tout le monde s’habillait chez Célio ou Brice. J’ai cru mourir. Je suis parti. »
Kilian, organisateur d’évènement pop-up et gérant d’un magasin de lunettes de luxe. 12 août 2022

«  Les plaintes liées aux nuisances ont augmenté de 127 % en 3 ans. + 179% pour les personnes âgées. Nous sommes sur la bonne voie. »
Patrice C, maire de la Rochelle. 24 Mai 2028

 

 

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