Le Dauphiné… on en a tous entendu parler, on sait que le gratin y est bon et, pour les Parisiens qui gagnent la Méditerranée, il incarne souvent le véritable début des vacances. Mais connaissons-nous cette région pour autre chose que pour son imparable gastronomie ou ses embouteillages records.

 

Valence et sa région : les mots-clés en 2014

Nuage Nîmes

 

État des lieux prospectif

 

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À Valence commence… rien

C’est pleine d’espoirs que la capitale de la Drôme avait terminé les années 2010. Les principaux espaces publics étaient requalifiés, la gare TGV construite (à Alixan), les vélos en libre service disponibles, l’antenne du Pôle de développement universitaire Drôme-Ardèche obtenue. La région pointait vers ce sud si attractif et la proximité de la métropole lyonnaise comme du sillon alpin, avec les emblématiques Grenoble, Chambéry, Annecy et Genève, portait en elle la promesse de synergies vertueuses, d’innovations favorisées et de dynamisme économique. Valence était LA ville moyenne pleine de potentiel par excellence… elle le resta !

Comme un symbole, la magnifique esplanade du Champs de Mars, qui domine le Rhône tout en admirant les monts d’Ardèche, restait désespérément vide. Même à l’occasion de la principale célébration de la ville : la fête de l’amour (pour la St Valentin), les foules ne se pressaient guère. En 2019, des groupes échangistes s’étaient bien montrés intrigués par le rassemblement, mais le malentendu dissipé, tout revint à la normale.

Le tissu économique de l’agglomération avait beau être respectable, l’offre d’équipements complète, la population n’évoluait pas. Et ce alors même que, juste au nord, Lyon se développait inexorablement. Alors que, juste à l’est, Grenoble était à l’étroit. Alors que, juste au sud, le Vaucluse et la Drôme provençale attiraient toujours plus de Parisiens et de gens d’Europe du nord en mal de soleil. Alors que, juste à l’ouest, même l’Ardèche semblait tirer profit d’une image de nature authentique.

Pour réagir, la municipalité fit preuve d’ambition. En 2021, Valence obtint l’enfouissement de l’A7 sur la section passant à hauteur de la ville. La reconquête des berges du Rhône devenait possible et suscita un grand espoir. Depuis le Champs de Mars, les jeux de terrasses jardinées, magnifiés par les plus grands paysagistes de l’époque, permettaient un accès à l’eau par une « promenade féerique ». Malheureusement, malgré l’indéniable qualité esthétique du projet, les espaces publics, plus grands et plus nombreux, furent d’autant plus vides que la population n’évoluait toujours pas.

Alors, en 2023, le vieux projet de réaménagement des boulevards fut mis en œuvre. L’enjeu était de les transformer en « véritable boulevard urbain », afin de revitaliser les tissus urbains qu’ils traversaient : les anonymes zones commerciales ou pavillonnaires et, bien sûr, la zone sensible de Fontbarlette. Une nouvelle fois, le projet fut un succès, requalifiant efficacement l’est de la ville et améliorant sensiblement les conditions de logement des habitants de Fontbarlette. Cependant, le développement économique et démographique se faisait toujours attendre.

En 2026, les élus de toute la région se réunirent. On savait depuis le Grand Paris que les divisions institutionnelles étaient un obstacle au progrès. Alors ils décidèrent de remettre à plat leur organisation territoriale. Les commune ardéchoises, juste de l’autre côté du Rhône, rejoignirent enfin la Communauté d’agglomération de Valence – Sud Rhône-Alpes dont elles avaient été séparées en 2009. De son côté, la Communauté d’agglomération de Romans fusionna avec la CdC de Bourg-de-péage et la coopération avec Valence fut renforcée. Ces refontes améliorèrent brillamment le fonctionnement des territoires.

Mais point de retombées sur l’attractivité de l’agglomération ! En 2030, Valence commence à se faire une raison : ce n’est pas parce que l’on est entre Lyon et Avignon, entre les Alpes et la Provence, que l’on profite nécessairement de retombées de proximité. La région reste celle du moyen Rhône, du Dauphiné-mal-branlé. Bref, Valence est en train de comprendre pourquoi elle est une ville moyenne et pourquoi elle va le rester… une belle leçon pour toutes les villes moyennes !

 

Le projet mis en forme

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Valence 2030 : dans la presse locale

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Témoignages

La nouvelle promenade au bord du Rhône est magnifique. On se sent en communion avec la nature… peut-être aussi parce qu’on y croise personne.

Miriam Giraud – promeneuse – 15 mars 2022

Pour animer nos espaces publics, nous y avons amené des kiosques et des commerces ambulants. Mais ils ont tous fermé faute de clients.

Francis Duchamp – CCI de la Drôme – 3 juin 2023

Un certain Mathieu Z. nous avait prévenu que multiplier les espaces publics quand on a personne à mettre dessus c’est contre productif. On aurait peut-être dû l’écouter.

Chantal Reynaud – Maire de Valence – 29 novembre 2025

 

 

Vous pouvez nous laisser des commentaires sur cet article ou sur Valence juste en dessous. Si vous avez des anecdotes ou des témoignages plus approfondis, n’hésitez pas à nous en faire part en contactant directement Florian (f.rodriguez@deuxdegres.net). Vous pouvez également remplir notre questionnaire sur l’atmosphère qui règne dans la ville ou dans l’une de ses congénères.

 

1 Comment

  1. Elours
    6 mai 2014

    Ce dont vous semblez appeler le réaménagement des « boulevards » s’appellerait en réalité le projet de réaménagement de la « rocade intérieure », pour être plus précis sur le vocabulaire valentinois. Le réaménagement des boulevards a déjà été fait. Ces boulevards là sont au centre-ville. Sinon, je vous trouve (trop) dur sur Valence en général et son avenir en particulier, de par le simple fait que la démographie et l’économie rhonalpine joue en sa faveur.

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