Ceux qui sont allés à Périgueux durant l’été 2011 ont assisté au Festival Mimos et au Festival Art et Eau. Ils ont vu des mimes et bu différents types d’eau. Il se sont alors demandés pourquoi une ville organisait des fêtes durant lesquelles il ne faut pas faire de bruit et il ne faut pas boire d’alcool. La réalité est plus subtile.

Périgueux et sa région : les mots-clés en 2014

 

État des lieux prospectifs

Périgueux 2030 : la grande boucle

Le département de la Dordogne a connu une période de croissance forte grâce aux nombreux projets touristiques de ces dernières décennies. Le Bergeracois et le Périgord noir ont misé sur un tourisme de masse avec quelques équipements emblématiques comme les nouvelles grottes de Lascaux 5 à 7 et les reproductions du centre-ville de Sarlat (Sarlat 2 et Sarlat 3). De nombreux investissements chinois ont accentué ce développement. Ils ont souhaité ainsi associer l’image des produits de l’Empire du Milieu avec celle de la Dordogne. Le département possède en effet une solide expérience en produits du terroir et en produits de luxe avec Hermès, Repetto, le foie gras ou le caviar.

La périphérie de Périgueux a également accueilli son lot de grands projets d’aménagement. Les zones d’activités et les zones commerciales de Trélissac/Boulazac et de Marsac se sont reconfigurées et densifiées sous l’impulsion des promoteurs locaux. Elles ont conforté leur rôle de centre de services et de loisirs. En 2021, Jacques Auzou avait réussi l’exploit de construire les nouveaux locaux de l’agglomération Grand Périgueux ainsi que le nouvel office de tourisme au centre de la commune qu’il administrait, Boulazac. À Marsac, un centre touristique de standing a été construit aux abords du golf, concentrant ainsi l’offre hôtelière de l’agglomération.

Pendant ce temps, la commune de Périgueux a résisté au changement. Seuls les parkings de centre-ville ont été réaménagés. Même le projet de centre commercial sur la Place Montaigne a été abandonné suite à l’installation, en 2018, d’un second monument en l’honneur des victimes de la première guerre-mondiale. La possibilité de construire sur cette même place un Musée en l’honneur des anciens combattants morts de vieillesse et de causes naturelles reste d’actualité.

Cette absence de nouveautés au centre de Périgueux lui a permis de renforcer son caractère authentique, notamment en ce qui concerne les enseignes commerciales. En raison de l’exiguïté des locaux, seul des petites boutiques indépendantes s’installent sur la commune. De plus, l’absence persistante de commerces de souvenirs permet à la ville de devenir une référence de développement sobre. Les visiteurs ne perdent pas d’argent en achetant des produits touristiques à la con et ils apprécient l’originalité des biens vendus.

Pour parfaire cette image de jolie ville charmante et améliorer l’accueil des visiteurs, la municipalité a tout de même décidé de boucler l’aménagement de son centre-ville.

Le circuit commercial fait dorénavant une boucle complète grâce au projet temporaire d’installation d’un marché permanent sur la place Montaigne (en attendant la construction du musée en l’honneur des anciens combattants morts de vieillesse et de causes naturelles).

Les espaces publics autour du secteur sauvegardé furent réaménagés afin de parfaire la boucle de déambulation. Les badauds se sont multipliés entre le cinéma, les quais et l’Esplanade Badinter.
La charte de la nuit permit de recentrer les bars sur 3 rues afin de limiter la boucle festive à un rayon de 250 mètres. Elle a été complétée par la charte du début de soirée qui interdit de manger et de boire sur l’espace public pour ne pas faire de concurrence aux restaurants du centre-ville.
La voie verte a été prolongée par un parcours au nord de la commune, à travers les collines. Les marcheurs peuvent ainsi faire une boucle complète le dimanche après-midi.

En 2030, le succès est donc au rendez-vous. Les séjours touristiques sont courts, pratiques, rassurants et simples. Les visiteurs qui viennent passer un jour ou deux adorent ça (visiteurs de plus en plus nombreux depuis que le centre-ville de Périgueux a été renommé Sarla City dans les GPS pour piéger les étrangers). Périgueux a trouvé son rythme de croisière. Seul point noir à noter : quelques mauvaises langues affirment qu’avec toutes ces boucles, on tourne un peu en rond dans la capitale du Périgord blanc !

 

Le projet

 

La carte postale

 

Les témoignages

Je vais manger un burger de la Place tous les samedis soirs au Café de la Place depuis 20 ans. Je ne changerai de vie pour rien au monde. J’avoue que je me suis posé la question en 2024 quand ils ont changé le pain du burger mais après ma pétition, tout est rentré dans l’ordre. J’ai le bras long.
Patrick. Aide-soignant. 23 Mars 2030

Le meilleur plan pour picoler entre amis à Périgueux ? Sur la place de la Vertu, devant les bars mais avec ses propres bouteilles. Ce qui est un peu chiant, c’est que les bars ont fini par fermer.
Julie. Médiatrice culturelle. 12 Avril 2030

J’ai permis d’installer l’école d’infirmière sur le campus universitaire en 2014. Je crois que ça a créé de nombreux liens entre étudiants. Depuis, chaque année, les élèves organisent une fête en mon honneur. Il paraît que ça baise pas mal !
Michel, élu à la retraite. 3 Septembre 2030

 

Bonus

La légende voudrait que la tâche urbaine de Périgueux prenne la forme d’un Canard-Phoenix! Le mystère reste entier.

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