On prend le large avec St-Nazaire, son chantier naval, ses marais et ses liens avec La Baule et Nantes.
Saint-Nazaire et sa région : les mots-clés en 2014
Etat des lieux prospectif
Saint-Nazaire 2030 : la ville blanche ou la ville Eddie Barclay
Saint-Nazaire et sa zone franche industrielle accueillent régulièrement des usines nomades. Son savoir-faire dans le montage et la logistique (chantiers de l’Atlantique, Airbus) ainsi que ses infrastructures portuaires et aéroportuaires en font un pôle industriel temporaire de premier choix. D’autant plus que la proximité de Nantes garantit la venue de cadres de haut niveau pour manager les ouvriers.
Avec les usines nomades, l’activité temporaire est devenue une institution. Les employés ne sont à Saint-Nazaire que quelques mois par an. Ils ont donc déserté leurs logements pour aller vivre en lointaine périphérie, à moindre coût, et à proximité des grands nœuds autoroutiers ou dans les campings de Pontchâteau, Savenay ou Missillac.
Cette désertion de St-Nazaire par ses habitants les plus modestes a profité à des nouveaux venus, bien plus aisés. Ils ont acheté les appartements d’après-guerre et s’en servent de résidences secondaires l’été. Ils les louent aux employés des usines nomades l’hiver. Ces nouveaux habitants aux revenus conséquents ont bien calculé leur plan. Compte tenu de la faible densité de la ville, les commerces grand public ne peuvent pas rassembler suffisamment de clients pour fonctionner correctement (le centre commercial Le Ruban Bleu a d’ailleurs été transformé en appart-hôtel en 2019). Par conséquent, seuls les commerces de standing fonctionnent, avec une clientèle réduite mais qui possède un fort pouvoir d’achat. D’autre part, le risque d’accueillir de nouveaux habitants est limité car toutes les zones constructibles ont été supprimées grâce à la sanctuarisation du parc naturel régional de Brière et de ses zones limitrophes.
Ces nouveaux riches ont même profité des aides municipales pour rajouter un étage à leurs logements, sous forme de jardins d’hiver. Saint-Nazaire est donc devenue, au début des années 2020, une grande ville balnéaire, aux rues boisées, bordées d’immeubles blancs relativement bas et surmontés de magnifiques terrasses. Les nouveaux commerçants ont même su conserver un look années 1950 pour leurs vitrines, avec ce petit côté « ouvrier », tellement tendance en 2030 !
Si Saint-Nazaire accueille de plus en plus de résidences secondaires pour les cadres supérieurs encore en activité (et pour leurs enfants qui profitent des spots de surf tranquilles de la Courance), La Baule reste toujours réservée aux retraités et à la bourgeoisie nantaise. La concurrence entre les deux villes reste vive. Les Nazairiens seraient des « branleurs d’artistes alcooliques» (tous les équipements culturels ont été fermés au fur et à mesure puis remplacés par des bars de plus en plus sélectifs). Les Baulois seraient quant à eux des « beaufs rentiers depuis plusieurs générations ». Mais ils sont tous d’accord pour dire que les ouvriers sont des « feignants qui bossent 6 mois par an et qui glandent l’autre moitié de l’année dans des mobil-homes pourris » !
Le projet mis en forme
Saint-Nazaire 2030 : la carte-postale
Témoignages
J’ai rendu la culture ouvrière accessible au plus grand nombre.
Brice de Vauclair – maire UMP de St-Nazaire – 5 Octobre 2027
J’adore le côté « ouvrier » de St-Nazaire. Ça sent bon le labeur ! J’aime beaucoup y passer mes vacances avec mes enfants lorsque leurs cours d’écoles de commerce s’achèvent.
Mathieu – architecte community manager – 6 Octobre 2027
Je ne comprends pas comment le repas ouvrier à 8€ a pu devenir tendance et coûte maintenant 35€!
Sylvain – ouvrier mobile
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